Dans les années 80 Citroën est fortement engagé dans la compétition automobile. Le Groupe B bat son plein et ses retombées médiatiques sont énormes. Citroën souhaite logiquement y être présent et pour homologuer une voiture dans ce groupe il fallait commercialiser une version « civile » à 200 exemplaires. C’est ainsi que naquit la Citroën BX 4 TC série 200.
Une conception pour le moins originale
La Citroën BX 4 TC a été présentée en 1985 et commercialisée l’année suivante. Même si de nombreux éléments sont commun avec une BX, comme la suspension hydropneumatique, cette voiture est bien sûr différente. On pouvait s’attendre à tout un lot de nouveautés mises au point pour la compétition mais il n’en sera rien.
A commencer par le moteur qui est un Chrysler N9T que l’on retrouve aussi dans la Peugeot 505. Il s’agit donc d’un quatre cylindres de 2,2 litres mais qui est ramené à 2 141 cm3. Avec l’aide d’une injection K-Jetronic Bosch et d’un turbocompresseur Garrett il développe 200 chevaux. La Citroën BX 4 TC ne reprend pas que le moteur à la 505 puisqu’elle lui emprunte aussi son pont arrière.
La boîte est celle de la Citroën SM et les arbres de transmission du fourgon C35. Elle dispose également d’une transmission intégrale débrayable pour passer en 2 roues motrices. Et, choix étonnant pour une sportive, elle est équipée d’une direction Diravi comme sur la Citroën CX.
Toute la construction de cet « assemblage » de la série 200 a été confié par Citroën à Heuliez.
Un look de BX qui a fait trop de musculation
Engager une BX 5 portes en compétition n’était pas de bonne augure pour son look. Et comme son moteur est placé de façon longitudinale et en porte-à-faux avant il a fallu allonger son capot. Ajouté à un kit carrosserie qui n’est pas des plus élégants confère à la Citroën BX 4TC un look que nous qualifierons de particulier… « Il a fait trop de musclu Jean-Pierre » comme dirait Dany Boon dans son sketch.
A l’extérieur Citroën ne s’est pas arrêté à l’emprunt d’éléments mécaniques dans le stock de PSA puisque la BX4 TC est dotée des jantes de la CX GTI Turbo et de l’aileron de la BX Sport. Pour l’intérieur on retrouve celui de la BX classique avec une instrumentation différente et complète. Elle prend la forme de cadrans et de voyants façon proto et surtout ils sont installés n’importe comment et selon là où il y avait de la place.
Que reste t’il de la Citroën BX 4 TC?
Étudiée dans un délai très court et sans budget important la Citroën BX 4 TC a souffert d’un manque de mise au point. Cela lui a valu de mauvais résultats en compétition. Quant à la série 200 elle a donné une version civile peut enclin à la conduite sportive. Un échec sportif et un échec commercial aussi puisque seulement 86 exemplaires ont trouvé preneurs. Les invendus ont été détruit par Citroën, un peu comme pour oublier cette histoire.
Cependant cette BX 4 TC est une authentique Groupe B et, même si c’est négativement, elle a marqué l’histoire de Citroën. De plus il en reste très peu et sa cote élevée montre qu’elle a ses amateurs. C’est en quelque sorte une seconde vie pour cette voiture qui a longtemps été oubliée.
Les performances de la Citroën BX 4 TC série 200
Vitesse maxi : 220 Km/h
400 m départ arrêté : 14,3 secondes
1000 m départ arrêté : 27,5 secondes
0 à 100 Km/h : 7,5 secondes
Quelques remarques:
—-« injection K-Jetronic Bosch »
Non c’est une injection L-jetronic. Cette erreur est reprise depuis 30 ans par toute la presse.
—-« choix étonnant pour une sportive elle a une direction Diravi comme sur la CX. »
Ce n’est pas étonnant du tout car la Diravi offre une qualité unique au monde: une direction ultra directe, mais sans effort musculaire !
—-« un kit carrosserie qui n’est pas des plus élégants »
On ne demande pas à une Groupe B d’être élégante ! Et personnellement je n’ai jamais eu de remarque négative sur l’esthétique de ma voiture.
—-« les cadrans et voyants sont installés n’importe comment »
Ils ont surtout l’avantage d’être concentrés pour tomber parfaitement sous les yeux du pilote.
—-« version civile peut enclin à la conduite sportive »
Jugement non pertinent car la mobilité latérale de cette auto est étonnante grâce à la qualité des trains roulants et de la direction Diravi. Elle pivote sur son train AV avec une facilité remarquable. Son seul inconvénient, sur routes étroites, c’est son gabarit important.